2012.12.01 – Avent 2012
Mystérieux désir
Chers amis, chers frères et sœurs !
Dans quelques semaines, les chrétiens
célébreront Noël. Pour nous y préparer, l’Église nous propose de vivre le temps
de l’Avent. C’est le temps de l’attente impatiente de la venue du
Seigneur : il est déjà venu à Bethléem, il vient à nous chaque jour et il
viendra dans la gloire à la fin de temps (mais je ne pense pas que la fin des
temps sera pour le 21 décembre prochain !...). Plus sérieusement, le temps
de l’Avent nous invite à aiguiser notre désir
de Dieu. Qu’est-ce à dire ?
L’expérience commune nous l’apprend :
tout homme porte en lui un profond désir de bonheur, de vérité, d’absolu. Tout
homme cherche à aimer et à être aimé. Pleinement. Ce désir fondamental est le
moteur de notre vie, de nos choix concrets, de nos engagements. Certes, ce
désir trouve déjà une certaine satisfaction dans l’expérience de l’amour
familial, de l’amitié, du don de soi, dans l’émerveillement devant les beautés
de l’art et de la nature. En même temps, nous le savons, tout cela demeure
encore limité et fragile, si bien que ces réalités ne peuvent assouvir
pleinement le désir qui nous habite. Nous cherchons toujours plus loin notre
bonheur. Serions-nous dès lors condamnés à l’insatisfaction ?...
À moins que cette blessure du cœur ne soit
l’indice de notre ouverture originelle à Quelqu’un qui nous dépasse, à un
Au-delà de nous-mêmes, à un Amour éternel qui nous porte et nous appelle, bref,
une « nostalgie » de Celui que nous nommons « Dieu ». C’est
en ce sens que saint Augustin s’exclame au début de ses Confessions : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et
notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi ».
Si l’Avent suscite ainsi notre attente et
notre désir de Dieu, la fête de Noël nous fait par ailleurs prendre conscience
que Dieu, lui aussi, est habité depuis toujours par un immense désir :
celui de nous rejoindre, de se faire solidaire, tout proche de nous, au point
d’épouser, en Jésus-Christ, notre condition humaine. L’Incarnation :
rencontre inouïe du désir de Dieu et du désir de toute l’humanité… Serons-nous
suffisamment humbles, comme les bergers de la crèche, pour reconnaître l’Enfant
et nous en réjouir ?
Joël Spronck, votre curé