11/05/2014

 

En ce 4e dimanche de Pâques, dit “dimanche du Bon Pasteur (Jn 10), toute l’Église prie pour les vocations. Les appels du Seigneur sont variés et complémentaires. Mais comment s’y retrouver?... Quelques pistes de réponses à partir des questions que tout le monde se pose!

 

1.    La vocation, c’est pour qui?

La vocation est pour tous! Dès notre naissance, nous avons été appelés par notre prénom. Signe que nous comptons pour quelqu’un, que nous sommes en relation. Cet appel nous fait vivre. Dans l’Évangile, nous découvrons que le Christ nous aime et quil nous appelle personnellement à sa suite: c’est la vocation chrétienne fondamentale à vivre en amitié avec Dieu. Par le baptême, nous commençons à répondre à cet appel, nous entamons un chemin de croissance dans la foi et la sainteté, nous devenons amis du Christ et frères/soeurs de tous. C’est la source à laquelle il nous faut toujours revenir. S. Jean écrit: “Voyez comme il grand l’amour dont le Père nous a comblés: il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes!” (1Jn 3,1).

Toutes les autres vocations, tous les engagements en Église viennent colorer ou spécifier cette vocation première à vivre au coeur du monde en enfant de Dieu.

 

2.    Comment Dieu appelle-t-il?

Pour certains, la question d’une vocation spécifique apparaît progressivement. On peut percevoir l’appel de Dieu dans son enfance. Oublié, voire étouffé à certaines périodes de la vie, cet appel ressurgit tôt ou tard. Répondre à Dieu va permettre de construire notre identité d’adulte. D’autres, par contre, auront un parcours différent: la question de la vocation se posera soudainement, à un moment précis. Ce sera par exemple lors d’une retraite ou d’un temps de prière, au gré d’une rencontre ou d’une lecture. Dans tous les cas, l’essentiel est de se rendre disponible: “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute” (1S 3,10).

 

3.    Pourquoi les consacrés prononcent-ils des voeux?

Le but de toute vie consacrée est de s’attacher au Christ avec amour. Les trois voeux ou les trois ‘conseils évangéliques’ (pauvreté, chasteté et obéissance) sont des moyens destinés à mettre le Christ toujours plus au centre de la vie, avec une certaine radicalité. Ainsi, par la pauvreté et une certaine simplicité de vie, le consacré signifie qu’il ne veut avoir dautre richesse que l’amour du Christ Jésus. Par le célibat consacré, il désire appartenir au Christ “avec un coeur sans partage” (1Co 7,35). Par l’obéissance, il veut devenir libre de lui-même et se rendre disponible au dessein de Dieu.

Dans la foi, les conseils évangéliques sont ainsi une réponse incarnée à l’amour de Dieu.

4.    Quel est le sens du célibat consacré?

Le don ou le ‘charisme (1Co 7,7) du célibat est au coeur de la vie des consacrés (moines, moniales, religieux, vierges consacrées, et aussi les auxiliaires de l’apostolat...); il a aussi de multiples convenances avec le ministère presbytéral. Le célibat consacré est tout d’abord le signe de la grandeur de l’amour de Dieu capable de combler le coeur de l’homme et, en réponse, le signe d’un attachement amoureux et sans réserve à la personne du Christ. Ensuite, il permet de cultiver une grande disponibilité pour la mission, l’annonce de l’Évangile, l’accueil et le service des personnes en détresse. Le célibat consacré, c’est ouvrir les bras à tous, sans les refermer sur personne. Enfin, il est un témoignage en faveur de la vie éternelle qui nous est promise dès à présent dans la résurrection du Christ, ce qui relativise le désir bien naturel et légitime de vouloir ‘survivre’ par une descendance (Mt 19,12).

Le célibat consacré est un don de Dieu, une grande richesse pour l’Église. Il est important de créer les conditions de vie suffisantes (prière, vie communautaire et fraternelle, équilibre relationnel…) pour que cet état de vie soit épanouissant pour celui qui y est appelé.

 

5.    Qu’est-ce qu’un prêtre?

Les prêtres sont les collaborateurs de l’évêque. Appelés par le Christ, ils sont au service de la croissance du peuple de Dieu. Par le don de l’Esprit Saint, ils sont « ordonnés », configurés au Christ, unique et bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. À travers le ministère des prêtres, le Christ continue à manifester son amour pour le monde : il proclame l’Évangile, il nourrit l’Église et se donne dans l’Eucharistie, il guérit et pardonne, il rassemble l’humanité et la guide sur le chemin du Royaume. Malgré leurs fragilités, les prêtres sont ainsi un signe de la fidélité et de la proximité du Christ à son peuple.

Les prêtres reçoivent de leur évêque des responsabilités variées (paroisse, aumônerie,…) qu’ils accomplissent en collaboration avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui.

 

Et un diacre? Comme son nom l’indique, le diacre est un ‘serviteur’, à la suite de Jésus, “venu pour servir et non pour être servi” (Mc 10,45). Serviteur de l’Évangile et de la liturgie, serviteur des plus pauvres, serviteur de la paix. Ministre ordonné, il reçoit sa mission de l’Évêque. Il peut être marié et père de famille.

 

6.    Et le sacrement du mariage?

« Le mariage est une véritable vocation, comme le sont le sacerdoce et la vie religieuse. Deux chrétiens qui se marient ont reconnu dans leur histoire d’amour l’appel du Seigneur, la vocation à faire de deux personnes, un homme et une femme, une seule chair, une seule vie. Et le sacrement du mariage enveloppe cet amour avec la grâce de Dieu, il l’enracine en Dieu même. Avec ce don, avec la certitude de cet appel, on peut partir en sécurité, on n’a peur de rien, on peut tout affronter, ensemble! » (Pape François, 4 octobre 2013, Assise).

 

7.    Comment discerner sa vocation?

Pour découvrir ce à quoi le Seigneur appelle, il s’agit de se mettre à l’écoute. Écoute de Dieu, en se laissant interpeller par sa Parole, en prenant du temps pour la prière et les sacrements (Eucharistie, réconciliation). Écoute de notre monde et de l’Église, en développant une sensibilité à l’égard des pauvretés. Écoute de soi-même, pour bien connaître ses capacités, ses fragilités et ses désirs profonds. Dans tout ce travail de discernement, un accompagnateur spirituel pourra, tel un grand frère, écouter, conseiller, aider à relire les événements à la lumière de Dieu.

 

8.    La vocation, une mission?

Quand Dieu appelle quelqu’un, cest toujours pour l’envoyer: pas de vocation sans mission! Mission fait spontanément penser aux “missionnaires qui partent vers de lointaines contrées pour y apporter l’Évangile et contribuer au développement social. Mais la mission se vit également ici en Belgique. La mission prend des formes très variées, selon les besoins du lieu et du moment: écoles, paroisses, hôpitaux, prisons,… « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie », dit le Ressuscité (Jn 20,21).

 

9.     En conclusion: “N’ayez pas peur de ce que Dieu vous demande! Ça vaut la peine de dire ‘oui’ à Dieu. En Lui, il y a la joie” (Pape François, 28.07.2013, Rio de Janeiro)

J.S.

 

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